Dec 28, 2015 | News

Mettre fin à la faim en faisant de l’alimentation pour tous un droit

Pour matérialiser le droit à une alimentation adéquate, la capitale du Niger, Niamey, a célébré hier la 4ème Journée Africaine pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (JASAN).

La journée se tient dans un contexte  où, sur les 7 milliards de personnes qui vivent dans le monde, plus d’un milliard n’arrivent pas à manger à leur faim. 55% des décès des enfants de moins de 5 ans de par le monde sont liés, directement ou indirectement, à la sous-nutrition entrainant ainsi la mort de 10 000 enfants chaque jour.

Pire, c’est en Afrique que la faim et la malnutrition sont, en proportion de la population totale, la plus importante du monde.  Malgré tout, l’optimisme est de mise au regard du thème de la Journée qui s’inscrit dans une perspective de ‘’Renaissance du Continent pour la réalisation du droit à une alimentation adéquate’’

La journée de cette année a comme objectifs de sensibiliser les parties prenantes sur l'importance d'une approche multidimensionnelle de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, souligner l'importance et l'urgence d'institutionnaliser le droit à l'alimentation pour tous les citoyens africains et  motiver l'engagement et l'action politiques pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations.

Présidant l’ouverture de la Journée, Son Excellence Monsieur Brigi Rafini, Premier Ministre de la République du Niger, a affirmé que l’ambition de son gouvernement est de ‘’bâtir la résilience des Nigériens les plus vulnérables à l’insécurité alimentaire’’ afin, qu’à terme au Niger, ‘’plus jamais sécheresse ne soit synonyme de famine’’.

C’est fort de cela, que le gouvernement du Niger a lancé en 2011, l’Initiative 3N : « les Nigériens nourrissent les Nigériens ». Une initiative saluée par Dr Ibrahim Assane Mayaki, Secrétaire Exécutif du NEPAD, dans son adresse délivrée par Mme Bibi Giyose, conseillère en charge des questions de Nutrition à l’Agence du NEPAD. De l’avis de Dr Mayaki, ‘’accroître la production ne voudrait pas pour autant dire résoudre la question de la faim et de la malnutrition’’. Pour lui, il devrait beaucoup plus s’agir de ‘’croissance inclusive et de transformation structurelle de la société pour  faire face aux inégalités existantes’’.

Il faut noter que la crise alimentaire mondiale de 2008 a sonné le réveil de la Communauté internationale et  que depuis, nombre d’initiatives sont prises pour lutter radicalement contre la faim et la malnutrition, à savoir : le Programme Global Agriculture et Sécurité Alimentaire, la « Nouvelle alliance mondiale pour la sécurité alimentaire et la nutrition » lancée par le Président Obama en 2012 et l’Initiative Alliance globale pour l’initiative Résilience au Sahel. 

Sur le continent également, les gouvernements et les populations s'impliquent davantage pour combattre la faim et la malnutrition.

C’est ainsi que l’Union Africaine, à travers le Nouveau partenariat pour le développement  de l’Afrique (NEPAD), a mis en place le Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture en Afrique (PDDAA) en vue d’une approche unifiée pour développer l’agriculture, combattre la faim et assurer une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable.

Un Programme, qui ‘’enregistre déjà des résultats très encourageants’ ’selon l’avis unanime des  participants à la célébration de la Journée.

’Le temps et venu d’éradiquer la faim sur le continent et cette conviction doit être une urgence  pour tous les Africains en position de responsabilité’ ’a estimé le Vice-Président de la Commission de l’Union Africaine (CUA) Mr Erastus Mwencha dans son adresse lue par Mme Fatima Haram Acyl, Commissaire de l’UA en charge du Commerce  et de l’Industrie.

C’est dans cet esprit et, pour matérialiser le droit à l’alimentation pour tous, que la CUA compte soumettre aux Chefs d’Etat lors du Sommet de la prochaine Assemblée de l’UA prévue en  de janvier 2014, la Déclaration prise en juillet 2103 sur ‘’End Hunger’’( Mettre fin à la Faim), pour qu’ils en fassent une Décision. Un acte qui devrait émettre un signal fort pour la réalisation du droit à l’alimentation pour tous.

Les acteurs en provenance des gouvernements, du système des Nations Unies, des Communautés économiques régionales, (CER), du secteur privé, des associations d’agriculteurs, de la société civile et du monde académique se sont tous engagés à s’assurer que les conclusions de la célébration de la 4eme Journée Africaine pour la sécurité Nutritionnelle et alimentaire fassent l’objet d’un rigoureux suivi et évaluation pour une mise en œuvre pragmatique.

imageS.E Mme la Commissaire Fatima Haram Acyl, remettant un exemplaire du ‘’Coût de la Faim’ ’au Premier ministre nigérien. Etude conjointe produite par l’UA et l’Agence du NEPAD.

La journée qui a pris fin hier fait suite à l’édition inaugurale célébrée au Malawi et aux 2ème et 3ème éditions organisées à Addis-Abeba en Ethiopie au siège de l’union Africaine.