Dec 28, 2015 | News

Organisation à Kampala du deuxième cours intensif en biosécurité pour les régulateurs africains

Le Réseau Africain d’Expertise en Biosécurité de l’Agence du NEPAD, en collaboration avec Makerere University d’Ouganda et Michigan State University aux Etats-Unis, a organisé un cours intensif en biosécurité pour les régulateurs africains à  Kampala, en Ouganda, du 14 au 17 juillet 2014. Vingt-deux régulateurs venus d’Ethiopie, du Kenya, du Malawi, du Mozambique, de la Tanzanie, d’Ouganda et du Zimbabwe ont pris part à cette formation. C’était la deuxième fois que le réseau ABNE et ses partenaires organisaient une telle formation de haut niveau après celle réalisée à L’Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso,  au Burkina Faso, en novembre 2013.

Le cours intensif a été officiellement inauguré par le professeur John O. Asibo, invité d'honneur et président du Comité national de biosécurité en Ouganda, en présence du professeur Diran Makinde, directeur du réseau ABNE, le professeur Bernard Bashaasha, directeur du Département Agriculture et Sciences de l’Environnement à Makerere University et le professeur Rebecca Grumet de Michigan State University.

 Dans son discours d’ouverture, le professeur Asibo a souligné l'importance pour les pays africains de disposer de systèmes fiables pour suivre l'évolution de la biotechnologie et engranger des succès en matière de santé, de sécurité alimentaire, de biodiversité et de commerce. "Nous devrions avoir confiance dans l'expertise de prise de décision unanime guidée par des sous-comités et des systèmes techniques bien outillés pour informer et sensibiliser le public. Nous devrions avoir la capacité d'évaluer notre propre état ​​des connaissances, des politiques, de la mise en œuvre et de l'application de la biotechnologie, pour le bien-être de notre peuple et le reste du monde ", a-t-il ajouté.

23 thèmes ont été abordés et discutés lors de ce cours qui a été l'occasion de tenir les participants informés des connaissances fondamentales et des évolutions récentes de la biotechnologie et de la biosécurité en Afrique et au niveau mondial. Les exposés lors de la première journée ont porté sur la biotechnologie agricole et la biosécurité tandis que le deuxième jour était centré les questions de biosécurité environnementale. Le lendemain a été consacré à l'alimentation et aux aspects de sécurité alimentaire et la dernière journée a été focalisée sur la commercialisation, la socio-économie, la communication en matière de biosécurité, ainsi que les questions juridiques et politiques.

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De gauche à droite: Prof Rebecca Grumet, Prof John O Asibo, Prof Diran Makinde et Prof Bernard Bashaasha

Ce cours intensif a été l'occasion pour les participants de partager les leçons apprises dans les pays africains ayant de l’expérience dans la réglementation de la biotechnologie agricole comme le Burkina Faso, le Ghana, l'Ouganda et le Malawi. Une visite de terrain a également permis aux participants de voir les essais de bananes génétiquement modifiées en laboratoire et les essais confinés en champ au centre de recherche de Kawanda près de Kampala.

En marge de la formation, le professeur Diran Makinde, Directeur du réseau ABNE, a effectué une visite de courtoisie au Conseil national ougandais pour la science et de la technologie (UNCST), hôte du bureau secondaire du réseau ABNE en Ouganda. Prof. Makinde a été accueilli par le Dr Maxwell Otim Onapa, Secrétaire exécutif adjoint de l’UNCST. Ils ont tous deux convenu de la nécessité de renforcer la collaboration entre les deux institutions pour assurer une utilisation sécurisée et profitable de la biotechnologie moderne en Ouganda et dans la sous-région Afrique de l'Est.

Quelques participants à la formation s’expriment

imageDr. Jonathan Mufandaedza, Directeur Exécutif de l’Autorité Nationale de Biosécurité du  Zimbabwe.

« Le cours intensif était très important pour nous, étant donné que nous sommes impliqués dans les questions de biosécurité et biotechnologie dans notre pays. Nous avons eu toute une gamme d’experts venus nous présenter leur cours; nous avons appris de  l'expérience tirée de différents pays africains. Cependant, nous estimons que plus d’échanges auraient davantage enrichi cette formation.

En tant que Zimbabwéens, nous pensons que l'initiative du réseau ABNE est pour les Africains et donc pour le Zimbabwe aussi. Nous souhaitons être davantage impliqués dans les activités organisées par ABNE tels que la formation des formateurs afin d’être constamment en contact avec nos régulateurs et les acteurs qui sont impliqués dans la régulation de la biosécurité au Zimbabwe. »

 

imageMr. Thomas Bwana, Chargé de Programme Agricole au Ministère de l’Environnement qui est le point focal national en matière de biosécurité en   Tanzanie.  

« Ce cours intensif sur la biosécurité se passe bien. Il permet aux régulateurs de se familiariser avec ce qui se passe ailleurs et nous avons eu l'occasion d’apprendre des expériences d'autres personnes qui ont fait des essais confinés en champ dans leurs pays et aussi d’autres qui sont au tout début de ces expériences.  

Nous sommes convaincus que cette technologie est très bonne, mais le public fait cas souvent de ses préoccupations. Et chez nous au pays, nous examinons ces préoccupations avant de prendre des décisions. Je souhaite que nous passions plus de temps sur cette partie où les gens peuvent aller dans les détails et nous dire les possibles préoccupations et les arguments contre ces préoccupations. »

 

imageDr. Wezi Mkwaila, enseignante à l’Université agricole et de ressources naturelles de Lilongwe et chargée de programme à temps partiel du réseau ABNE au Malawi.

 « Ce cours est un cours intensif assez unique en ce qu'il est organisé par des Africains et il cible des régulateurs africains. Je pense que c'est une réussite. J'aime le mixage des participants, j'aime aussi les exposés parce qu'ils sont tous focalisés sur le contexte africain, comme le montre en particulier la visite sur le terrain où nous avons vu des bananes génétiquement modifiées; c'est une culture africaine qui a fait l'objet de recherches par des scientifiques africains pour résoudre un problème africain.

J'ai appris dans ce cours à prendre en compte tous les acteurs. Dans notre cas, au Malawi, nous avons un Comité national de régulation de la biosécurité qui est composé de toutes les parties prenantes et nous ne pouvons réussir que si nous écoutons toutes leurs préoccupations de ces acteurs sans les rejeter, même si scientifiquement elles ne semblent pas fondées, mais nous devons répondre à toutes les questions au cas par cas et également examiner toutes les préoccupations une par une ».